Tout savoir sur le bilan carbone pour une entreprise 

Impact / RSE

De plus en plus d’entreprises publient leur bilan carbone. Il s’agit d’ailleurs d’une obligation légale pour les entreprises de plus de 500 personnes, mais de plus en plus de PME franchissent également le pas.

Comment faire un bilan carbone ? Quels en sont les avantages ? Voici quelques éléments de réponse pour mieux comprendre le bilan carbone en entreprise.

Bilan carbone

Empreinte carbone, bilan carbone ou Bilan Carbone ?

Ces 3 termes similaires sont souvent confondus, et il est important d’en saisir les nuances.

Quelle est la différence entre l’empreinte carbone et le bilan carbone ?

L’empreinte carbone est la quantité de gaz à effet de serre rejetée dans l’atmosphère. Celle-ci peut être calculée pour un produit, pour une personne, pour une entreprise, pour un secteur industriel, ou pour un pays entier.

Le bilan carbone est l’outil de mesure utilisé pour déterminer cette empreinte carbone. Il s’agit donc d’un ensemble de règles de calculs qui permet d’obtenir un résultat standardisé, et donc de pouvoir comparer les empreintes carbones et de mesurer l’impact des mesures mises en œuvre pour améliorer celle-ci.

Bilan Carbone ou bilan carbone ?

Le Bilan Carbone est une méthodologie mise en place par l’ADEME en 2004 et gérée depuis 2011 par l’Association Bilan Carbone (ABC). Cet outil est le plus utilisé en France, mais ce n’est pas la seule méthode pour établir un bilan carbone).

En effet, il existe différents standards internationaux pour réaliser la « comptabilité carbone ». Parmi ceux-ci, les plus fréquemment utilisés sont :

Hormis les cas d’établissement obligatoire de bilan GES, l’entreprise est libre de choisir la méthodologie utilisée pour effectuer son bilan.

Pourquoi faire un bilan carbone en entreprise ?

En France, tous les entités juridiques comptant plus de 500 salariés (ou 250 pour les DOM) ainsi que les établissements publics de plus de 250 agents et les collectivités territoriales de plus de 50 000 habitants ont l’obligation d’effectuer un Bilan Carbone et de le publier sur le site de l’ADEME. Ce Bilan Carbone doit être mis à jour régulièrement.

Pour toutes les autres entreprises non soumises à l’obligation légale, associations et collectivités, c’est un choix qui peut être dicté par plusieurs motifs :

Anticipation des obligations légales

Bien que rien n’ait été décidé au moment de la rédaction de cet article, il est fort probable que l’obligation de publier un Bilan Carbone soit étendue aux PME et aux startups, ainsi qu’à tous les établissements publics.

Si l’on prend l’exemple de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive), celle-ci va entrer en vigueur en 2024 pour les grandes entreprises puis s’étendra en 2025 aux sociétés de plus de 250 salariés. Il est donc fort possible que l’obligation de produire un bilan carbone suive les mêmes critères.

Les objectifs ambitieux de réduction des émissions de gaz pour 2050, ainsi que les recommandations faites par la Convention Citoyenne pour le Climat, laissent penser que cette obligation se fera plus tôt que tard, et les entreprises devront être prêtes.

Amélioration de l’image de marque

Une entreprise soucieuse de son impact sur l’environnement et mettant en place diverses actions concrètes pour améliorer celui-ci est mieux perçue par le public, mais aussi par ses partenaires (fournisseurs, investisseurs…) ainsi que par ses employés.

Ceci peut devenir un avantage commercial fort : une entreprise éco-responsable attire les investisseurs, motive les salariés et rassure les consommateurs. Par ailleurs, c’est une demande croissante des tiers financeurs, banques, fonds d’investissement, BPI…

Les avantages économiques

D’une manière plus pragmatique, le bilan carbone permet de faire d’importantes économies, aussi bien à court terme qu’à long terme. En effet, la réduction des émissions de GES est souvent synonyme de :

  • Réduction de la consommation d’énergie
  • Optimisation des processus industriels
  • Diminution des coûts d’approvisionnements
Bilan carbone

Comment faire un bilan carbone ?

Quelle que soit la méthodologie utilisée, le principe reste toujours le même :

  • Définir un périmètre
  • Définir une période d’étude
  • Assembler les données
  • Analyser et restituer
  • Etablir un plan d’actions

Le champ d’études du bilan carbone : le scope

Afin d’établir un bilan carbone, il est important de savoir quel périmètre étudier : émissions directes, indirectes, impact de la chaine d’approvisionnement… Il existe 3 catégories :

  • Scope 1 : Bilan le plus restreint, qui consiste à ne mesurer que les émissions directes liées à l’activité, comme la consommation d’énergie.
  • Scope 2 : Les émissions indirectes sont aussi prises en compte, comme par exemple la provenance de l’énergie utilisée (électricité produite par des panneaux photovoltaïques sur site, ou venant d’une centrale à charbon)
  • Scope 3 : Il s’agit du bilan le plus complet, qui inclut aussi les émissions de gaz en amont (chaine d’approvisionnement) et en aval (chaine de distribution)

Le périmètre temporel

Comme en comptabilité, le bilan carbone ne prend en compte que le passé afin de s’appuyer sur des données réelles. En ce sens, il ne doit pas être confondu avec le « budget carbone », qui est une prévision.

Le plus souvent, le ce bilan porte sur une période de 12 mois, l’année écoulée. Selon les besoins de l’entreprise, il est toutefois parfaitement possible de mettre en place un bilan carbone mensuel, qui permet un suivi bien plus précis.

Quels GES inclure dans un bilan carbone ?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le CO2 n’est pas le seul gaz à effet de serre à prendre en compte dans un Bilan Carbone. Les données mesurées doivent inclure d’autres gaz :

  • Méthane (CH4)
  • Hydrofluorocarbure (HFC)
  • Protoxyde d’Azote (N2O)
  • Perfluorocarbure (PFC)
  • Hexafluorure de Soufre (SF6)

En fonction de la méthodologie utilisée, d’autres GES peuvent être pris en compte.

Qui peut réaliser un bilan carbone pour une entreprise ?

Afin de mesurer leur empreinte carbone, les entreprises ont plusieurs solutions disponibles :

Les logiciels et plateformes en ligne

Ces outils, qui peuvent être payants ou gratuits, permettent de réaliser un bilan de manière rapide, sans mobiliser de nombreuses ressources.

C’est une excellente solution pour un premier bilan carbone, afin de « prendre conscience » du problème, mais qui ne permet généralement pas d’aller beaucoup plus loin. Ces logiciels ne sont en effet que rarement adaptés à la réalité de l’entreprise, ne permettent pas de faire un bon suivi, et surtout n’aident pas à la réduction des émissions.

Un professionnel externe

Il peut s’agir de cabinet de conseil ou d’un travailleur indépendant spécialisé.

C’est la solution préférée de la majorité des PME et ETI, qui bénéficient ainsi de toutes les connaissances d’un professionnel expérimenté dans la gestion des GES. Non seulement le bilan carbone est complet, mais surtout il peut apporter de nombreux conseils pour améliorer celui-ci et permet de se tenir au courant des obligations légales ainsi que des « bonnes pratiques dans la mise en œuvre de plan d’actions ».

En revanche, un cabinet externe aura besoin de temps pour se former aux particularités de l’entreprise.

La formation interne

Avoir en son sein une ou plusieurs personnes formées à la réalisation d’un bilan carbone, mais aussi à l’implémentation de méthode de suivi et à la proposition d’axes d’amélioration est probablement la meilleure solution. Elle permet de combiner expérience en gestion des GES et connaissances des pratiques de l’entreprise.

Toutefois, c’est une solution qui demande un investissement important et demande du temps pour être mise en place de manière efficace.


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