La compensation carbone, dernier levier du triptyque évaluer, réduire, compenser 

Impact / RSE | Conseil et management de transition

La transition vers la neutralité carbone repose sur le triptyque « Évaluer, Réduire, Compenser ». 

Après avoir abordé la partie évaluation avec nos articles sur le bilan carbone et les actions à mettre en place pour réduire les émissions de GES dans le cadre d’une stratégie RSE efficace, il est temps de se pencher sur le troisième aspect de la transition écologique des entreprises : la compensation carbone. 

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D’où vient la compensation carbone pour les entreprises ? 

La France a pour objectif d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, comme stipulé dans la Loi pour la Transition écologique et la Croissance Verte. Celle-ci demande aux entreprises de : 

  • Réaliser un bilan carbone pour évaluer les émissions de GES 
  • Mettre en place un plan d’action visant à réduire ces émissions de Gaz à Effet de Serre 
  • Financer des projets à portée écologique afin de compenser les émissions 

La compensation carbone s’appuie donc sur l’aspect global des GES, en considérant que la neutralité carbone (certains préfèrent parler « d’équilibre carbone ») peut être atteinte par la mise en relation d’entreprises émettrices de GES avec des projets visant à absorber du CO2. 

Concrètement, une entreprise dont l’activité rejette des gaz à effet de serre peut atteindre la neutralité carbone en finançant la création d’un puits de carbone, en plantant des arbres par exemple. 

Comprendre la compensation carbone 

Les mécanismes de compensation carbone ont été introduits dès 1997 par le protocole de Kyoto : 

  • Mise en Œuvre Conjointe (MOC) 
  • Mécanisme de Développement Propre (MDP) 
  • Permis d’émission 

Ainsi, de nombreux projets de développement durable sont étudiés chaque année afin d’établir avec exactitude les émissions de CO2 évitées. Ces projets sont ensuite certifiés par un organisme indépendant (ONU, ou Fondation Gold Standard) qui délivre un crédit carbone, ou CER (Certified Emission Reduction) 

  • 1 tonne de CO2 évitée correspond à un crédit carbone. 

Une entreprise émettrice peut dès lors financer un tel projet et acquérir des crédits carbone visant à compenser ses propres émissions.  

Toutefois, il est important de remarquer que, pour être véritablement efficace, un tel projet doit répondre à plusieurs critères : 

  • Être additionnel : celui-ci n’aurait pas pu voir le jour sans financement. 
  • Être mesurable : la quantité de CO2 évitée est évaluable avec précision 
  • Être vérifiable : le projet doit apporter des résultats concrets 
  • Être constant : chaque année les crédits carbone délivrés doivent correspondre à 1 tonne de CO2 évitée 

Il est recommandé de porter une grande attention à ces 4 aspects pour les projets financés dans le cadre de la compensation carbone, afin de ne pas basculer, même involontairement, vers le « greenwashing » ou « blanchiment écologique ». Cette pratique est, depuis janvier 2023, punie par la loi qui considère l’écoblanchiment comme une pratique commerciale trompeuse. 

Quels types de projets financer dans le cadre de la compensation carbone 

Il existe de nombreux projets entrant dans le cadre de la compensation carbone. Selon l’Ademe, ceux-ci peuvent entrer dans 3 catégories distinctes : 

  • Les puits de carbone, en particulier les forêts : plantation d’arbres ou protection de forêts existantes 
  • Les énergies renouvelables : solaire, éolien, hydroélectrique… 
  • La diminution des dépenses énergétiques : isolation des logements, efficacité énergétique… 

Il est important de noter que ces projets peuvent être localisés en France, en Europe ou dans le reste du monde. En effet, la neutralité carbone est un objectif global à l’échelle de la planète. 

Comment trouver un projet de compensation carbone ? 

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Pour une entreprise souhaitant compenser ses émissions de GES, il existe différents canaux afin de trouver des projets : 

  • À travers les sites officiels des différents standards, comme Gold Standard ou Label Bas Carbone en France 
  • En contactant des acteurs reconnus, comme par exemple l’ONF (Office National des Forêts) 
  • À travers des intermédiaires spécialisés, capables d’identifier des projets certifiés correspondant aux besoins et aux valeurs de l’entreprise. 

Cette dernière option est particulièrement recommandée aux PME n’ayant pas les ressources suffisantes pour identifier, évaluer et suivre les projets financés. 

Quelles sont les limites de la compensation carbone ? 

Le principe de la finance carbone, avec l’achat de crédit carbone visant à compenser les émissions, peut malheureusement entraîner quelques dérives que les entreprises sérieuses doivent éviter. 

Sans parler du greenwashing, une pratique désormais frauduleuse abordée plus haut, il est important de comprendre que la compensation carbone n’est en aucun cas un « droit à polluer », comme l’affirment ses détracteurs, appuyant leur argumentation sur les abus commis par le passé. 

Il ne faut jamais perdre de vue que la compensation est le dernier levier des entreprises dans leur transition vers la neutralité carbone. En effet, il est nécessaire de prioriser l’état des lieux avec le bilan carbone, et surtout les actions visant à réduire les émissions de GES. 

Ce n’est qu’en dernier recours, lorsque tout a été mis en place pour diminuer l’impact de l’entreprise sur l’environnement, que la compensation carbone peut intervenir de manière efficace pour atteindre l’objectif global de neutralité carbone d’ici 2050. 


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